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UTOPIE
21 juin 2006

Le livre de la douleur et de l'amour, JD Nasio

Depuis plusieurs jours, je dis que je vais mettre un post sur ce livre preté par Frédéric et que je termine actuellement.

Vous noterez que si je commence à écrire maintenant, c'est aussi que je ne vais pas genre faire du vélo, du roller ou quelque chose comme ça dans les quarante minutes qui viennent. Bon, ce n'est que partie remise pour aujourd'hui. Mes parents (oui, je suis chez mes parents, qu'on ne s'étonne pas alors que je veuille absolument mon DE pour pouvoir bosser et me prendre un appart!)  sont partis, ce qui veut dire que le repas de midi, je peux le zapper ou le repousser, ce qui veut dire que j'ai le temps et aucune contrainte.

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Dans ce livre, je me suis surtout interessée aux mécanismes amoureux, à cette angoisse de la séparation, cette peur du vide qui sont si fortes en moi, et à cette quasi-souffrance qu'implique, pour moi, le fait d'être très amoureuse.
Je connais les ouvrage d'Alberoni, j'en possède plusieurs. Je suis assez en accord avec le contenu de ceux-ci même si, effectivement, par rapport à Nasio, cela reste plus en surface. Ou d'un autre style, tout simplement.

  • L'aimé est celui qui me satisfait à moitié, rend tolérable mon insatisfaction et recentre mon désir.

  • Si l'insatisfaction est vive mais supportable, le désir persiste actif et le système psychique reste stable. Si, au contraire, l'insatisfaction est démesurée, le désir perd son axe et la douleur survient. Un certain degré d'insatisfaction nous est donc vital pour conserver notre consistance psychique. C'est l'être aime qui, parce que c'est lui qui joue le rôle d'objet insatisfaisant de mon désir, devient et représente le pôle organisateur de ce désir. Comme si le trou de l'insatisfaction au dedans était occupé par l'autre élu au-dehors. C'est, chez moi, surtout ce dernier point qui fait écho. Est-ce que cela voudrait dire qu'un sur-attachement, qu'un amour très fort, quasi pathologique, est une réponse à une insatisfaction (de soi? de sa vie?) à l'intérieur de soi? Et donc proportionnel à ce vide?

  • Nous écrivons "aimé, mais l'objet auquel nous sommes attaché, et dont la séparation brusque génère douleur, est un objet tout autant aimé, haï et angoissant.

  • Nous ne sommes jamais aussi mal protegés contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais plus irrémédiablement malheureux que si nous avons perdu la personne aimée ou son amour (cf. Freud)
    Tout en étant une condition constitutive de la nature humaine, l'amour reste la prémisse incontournable de notre souffrance. Plus on aime, plus on souffre.

  • Ce qui fait mal, ce n'est pas de perdre celui que nous aimons, mais de continuer à l'aimer plus fort que jamais, alors que nous le savons irrémédiablement perdu. Il y a deux ans, quand il y a eu le gros clash entre Victor et moi, nous ne nous sommes plus parlé ni vus pendant trois mois. Enorme quand on sait que nous nous téléphonons environ deux ou trois fois par jour. J'ai ressenti ce vide en moi, cette impossibilité, je ne sais pas comment l'expliquer, de fixer mes sentiments sur quelque chose auquel je n'avais plus accès. C'est compliqué à exprimé, mais c'est une sensation vraiment difficile, effrayante. Etre séparée alors qu'on ne le veut pas.

  • Notre partenaire, l'être de notre amour, nous insatisfait parce que, tout en excitant notre désir, il ne peut pas nous satisfaire pleinement. Il sait m'exciter, me procurer une jouissance partielle et, par là-même, me laisser insatisfait. Ainsi garantit-il cete insatisfaction qui m'est nécessaire pour vivre et recentre-t-il mon désir.

  • L'être que nous aimons le plus est d'abord une instance psychique, et cette instance est très différente de la personne concrète. (cf. Freud) Moi qui n'arrive à trouver beau, au sens strict, seulement quelqu'un que j'aime, cf post précédent...
    L'aimé est sans doute une personne mais il est d'abord et surtout cette part ignorée et inconsciente de nous-même qui s'effondrera si la personne disparaît. Bon, là on touche, à mon avis, à l'essentiel. En tout cas pour moi.

  • Imaginons une personne qui nous séduit, c'est-à-dire qui éveille et capte la force de notre désir. Progressivement, nous répondons et nous nous attachons à cette personne jusqu'à l'incorporer et en faire une partie de nous-même.
    Insensiblement, nous la recouvrons comme le lierre recouvre la pierre. Nous l'enveloppons d'une multitude d'images superposées, chacune chargée d'amour, de haine ou d'angoisse, et nous la fixons inconsciemment à travers une multitude de représentations symboliques, chacune rattachée à un aspect d'elle nous ayant marqué. Tout ce lierre germé dans notre psychisme, nous l'appelons fantasme, fantasme de l'élu.
    La fonction protectrice du fantasme de l'aimé nous préserve du danger que signifierait une turbulence démesurée du désir ou son équivalent, le chaos pulsionnel.
    La métaphore du lierre est très évocatrice puisque le lierre est une plante vivace qui non seulement rampe et grimpe, mais accroche ses crampons à des endroits bien particuliers de la pierre, dans ses lézardes et ses félures. De même, mon attachement à l'autre, élu, est une soudure qui ne prend pas n'importe où, mais très exactement dans les orifices érogènes du coprs, là où lui-même irradie son désir et m'excite sans pour autant parvenir à me satisfaire. Et, réciproquement, c'est dans mon corps, dans les points d'émission de mon propre désir, que son fantasme à lui se fixera.

  • Lorsque nous aimons, nous aimons toujours un être hybride, constitué à la fois par la personne extérieure que nous cotoyons au-dehors, et par sa présence fantasmée et insconsciente en nous.

  • L'image de mon aime, celle que j'ai dans l'inconsciente, ne renverra mes images et ne suscitera des affects que si elle est étayée par le corps vivant de l'aimé. Il faut que l'aimé soit vivant afin que le miroir qui le double dans l'inconscient puisse refléter des images assez vives pour produire des sentiments.
    Mais quelles sont les principales images de moi-même que ce miroir interieur me retournera? Ce sont des images qui, à peine perçues, font naître un affect. Parfois, nous percevons une image exaltante de nous-même qui renforce notre amour narcissique, et d'autres fois une image décevante qui alimente la haine de nous-même; et souvent une image de dépendance à l'aimé qui provoque notre angoisse.

  • Le miroir psychique qu'est l'image de l'élu dans mon inconscient ne doit pas être pensé comme la surface lisse d'une glace, mais comme un miroir morcelé en petits fragments mobiles de verre sur lesquels se réflètent, confondues, des images de l'autre et des images de moi.

  • Nous ancrons et développons notre attachement en gardant à l'horizon des idéaux implicites, souvent exagerés, voire infantiles.
    - mon élu doit être unique et irremplaçable
    - il doit demeurer invariable, c'est-à-dire ne jamais changer, à moins que nous ne le changions nous-même.
    - il doit survivre, inaltérable, à la passion de notre amour dévorant ou de notre haine destructrice.
    - il doit dépendre de notre amour, se laisser prosséder et se montrer disponbile pour satisfaire nos caprices.
    - mais s'il reste aussi soumis, il doit cependant savo garder son autonomie pour éviter de m'encombrer.
    Ces idéaux sont comparables à ceux qui guident la relation du petit enfant avec son objet transitionnel.
    Tout ça, n'est-ce pas, ce n'est pas moi qui le dit mais l'auteur. Je reprends juste les quelques passages qui m'ont marquée. L'énoncé des idéaux ci-dessus peut donner une image étouffante de l'amour. Pourtant, je crois que c'est véritablement ce qu'il se passe en nous. Temperé ensuite apr notre caractère conscient, notre éducation, la societé, etc.
    Je n'ai, par exemple, rien de quelqu'un de possessi. Je me défnis plus comme exclusive. Tout ou rien. C'est peut-être en partie ce qui fait que le mystère qui entoure la vie de William ne me gène somme tout pas tant que ça, voire pas du tout. Ca m'intrigue, oui, mais ça ne me gène pas. Quand il est avec moi, il l'est vraiment, téléphone éteint et à l'écart, même quand nous sommes ensemble pluse 12h. Il me téléphone, me textote, est attentif à moi, bref...
    Et moi je ne lui pose aucune question  sur ce qu'il fait autrement.
    Mais je lui ai déjà dit que je n'aimerais pas qu'il fasse des choses qui nous sont propres, avec d'autres. C'est là que je place l'exclusivité. Jalouse de la place que j'occupe, pas de ce qu'il peut donner comme place à d'autres.

  • Réciproquement, l'aimé est lui-même habité par un fantasme qui nous représente dans son inconscient et l'attache à notre être.

Suite du bouquin dans un post ulterieur.

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