Anciens journaux

Ma montre fait de l'anarchie depuis quelques jours. La trotteuse reste bloquée, donc forcément toute la montre avec. Mon ancienne montre a eu le même souci, sauf qu'elle n'était plus sous garantie. L'actuelle si. je l'ai achetée au printemps. Du coup, je viens de remuer toute ma chambre (deux armoires, des tiroirs) pour retrouver la garantie. Oui, parce que c'est une swatch, 80 euros, on est loin des Rolex, Cartier and co, mais bon, racheter six mois après, une nouvelle montre à ce prix parce que je ne retrouve plus un stupide bout de papier... Oui...

Bref, du coup en cherchant la garantie, que j'ai trouvée, je suis tombée sur les journaux que je tenais sur papier en 96 et 97. Je faisais ça sur des agendas, un jour par page, format petit cahier. Pas trop propice à disserter... Je me rends compte que j'avais une vie plutôt terne, pour une fille de 20 ans. A me lire, je passais mon temps entre la fac, le resto U avec deux trois copines, et le cheval. Avec comme point d'orgue de l'année le centre aeré où j'ai chaque année retrouvé Victor qui était aussi animateur. J'ai aussi l'impression que j'étais plutôt coincée dans ma façon de voir les choses. J'ai aussi retrouvé les deux cahiers que j'ai tenu en 2002/2003/2004, avec de grosses coupures sur la durée. J'y ai retrouvé tout ce que j'avais écrit quand ça allait très mal avec Victor, quand j'ai découvert son homosexualité, qu'il avait commencé à vivre via des plans culs. La fille qui écrivait il y a deux, trois, quatre ans, me ressemble forcément. Beaucoup plus que celle d'il y a sept ou huit ans. Dans un sens, c'est rassurant de voir l'évolution! J'avais mal pris les plans culs de Victor, choquée de ce que j'avais découvert, les plans lutte au sol, la baise pour la baise. Non pas parce que ça me choquait, mais parce que je n'imaginais pas Victor faire ça. D'ailleurs, il en est vite revenu, calquant son couple au couple "cliché" (traditionnel) de base. Je souffrais déjà beaucoup à l'époque, mal dans ma vie. J'ai relu aussi les quelques gentillesses que Victor me servait quand il était enervé, contre lui, contre moi, contre sa soeur, contre n'importe quoi. Maintenant encore il est capable de dire des trucs dans ce genre. Je devais aller faire un stage au Cameroun avec deux autres élèves assistantes sociales. Il m'avait dit "C'est bien au Cameroun ils aiment les grosses, alors avec tes gros lolos, tu vas faire fureur", ou, à un autre moment "Peut-être que dans le noir et avec un sac sur la tête tu serais baisable",et j'en passe. Cet hiver, en janvier 2006 donc, ça avait été que "ça te ferait du bien que ton Frédéric te tronche, mais bon c'est sur faut avoir envie". Bref. J'ai relu aussi le récit de cette soirée au concert en plein air de Calogero, où j'avais pu avoir quatre billets. Un pour moi, un pour Alexandre (un ami), un pour Chloé (une copine avec qui j'étais au Maroc il y a deux ans) et un pour lui. Un fiasco cette soirée. J'étais rentrée en crise de nerfs avec heureusement Chloé avec moi dans la voiture. Je n'ai même pas envie de raconter à nouveau ici, déjà en lisant j'en ai eu les larmes aux yeux.

Je ne comprends pas pourquoi j'ai laissé ma relation avec Victor en arriver là. Je sais qu'il est comme ça avec tous ceux qui lui sont proches, sa soeur notamment. Mais ses crises font mal. Elles se font plus rares maintenant, quoique tout aussi violentes. Verbalemment bien sûr.

Je pense que cette relation a influencé l'image que j'ai de moi, à moins que ce soit l'inverse, que ce soit l'image que j'ai de moi qui a fait que.

En tout cas, quand Frédéric a manifesté de la tendresse pour moi, en douceur, sans brusquer, cet hiver, je crois que j'ai commencé à naître. Sans demander d'engagement, sans exiger, juste comme ça, naturellement.
Avec lui, je me sens bien. Il me regarde comme personne. Il me dit des phrases que je ne pense même pas meriter, noyées dans des plaisanteries-armures, mais bien là quand même.
Mais c'est un autre sujet.

Humeur: ça va.